SAINT JEAN LE VIEUX | Donazaharre |
Village de 913 habitants, en Basse-NAVARRE, à l'Est de St Jean Pied de Port (4 km environ).
SAINT JEAN LE VIEUX est situé dans une vallée, le long de la rivière Laurhibar, entouré au Sud par les montagnes de Garazi et à l'Ouest par
celles de l'Arradoy. Au pied des ports (cols) de Cize, franchissables en toutes
saisons, sa position a toujours été stratégique et justifie les nombreuses routes historiques.
D'abord protohistoriques, les voies de passage sont encore aujourd'hui ponctuées
de dolmens (Mendive) et de cromlechs le long des chemins de randonnée.
Dès le Ier siècle avant J-C, le vieux bourg BURGOCHARRE a vu s'installer la plus importante garnison romaine de la région.
A la fin du IIIème siècle, les invasions barbares (Francs et Alamans) poussent les populations locales à se réfugier dans le camp. Après un regain d'activité au IVème siècle, les Wisigoths et les Vandales arrivent dans les Pyrénées au Vème siècle. Ils sont refoulés vers Pampelune par les Francs et les populations locales lors de la bataille de Vouilles en 541.
C'est ainsi que naît le Duché de Vasconie, sous la domination des Francs. Au VIIIième siècle, Charlemagne souhaite unifier le territoire franc pour en faire le Royaume de France. Aidé des Maures qui remontent alors les Pyrénées, les Basques battent Charlemagne à Roncevaux en 778.
Du IXème au XIIème siècle, le Moyen Age est une période de prospérité qui suit la victoire de Roncevaux. Un système féodal est en place qui aboutit à la formation de fiefs et à l'apparition de titres de noblesse.
Les chapelles St Blaise et les hospices (la Recluse) se développent au passage des pélerins de St Jacques. A l'époque le village s'appelle SAINT JEAN D URRUTIA et le centre est plus au Sud, sur l'autre rive du Laurhibar. Les pélerins sont maltraités et rançonnés, ce qui pousse Richard Coeur de Lion à intervenir contre les seigneurs locaux. Il détruit alors le Kaskomendi, ancêtre de l'actuel Château Salha.
A
la fin du XIIème siècle, la Basse
NAVARRE est rattachée au Royaume de NAVARRE. C'est
alors que le roi décide de la construction d'une
nouvelle cité DONIBANE GARAZI ( St JEAN
PIED de PORT) et que SAINT JEAN de CIZE devient au XIIIème
siècle DONAZAHARRE,
ST JEAN le VIEUX.
Au
XVIème siècle, la NAVARRE est unie
à l'Espagne (Ferdinand le Catholique) et St JEAN
le VIEUX est en proie aux guerres de religion. SAINT JEAN
D'URRUTIA est détruite.
Au XVIIème siècle, c'est la France qui prend
la Basse-NAVARRE sous sa domination.
Au XVIIIème siècle, la révolution
amène la terreur : guerres napoléoniennes,
passage sous domination anglaise, construction de la redoute
fortifiée Belle Esponda.
Le Camp Romain ou Castrum :
Il est construit à la fin de la conquête
d'Aquitaine et le bourg devient IMUS PYRENAEUS, le "bas
des Pyrénées". Il est un point stratégique
sur la voie romaine transpyrénéenne de Bordeaux
à Astorga en Espagne, aussi bien sur le plan militaire
que sur le plan économique avec les mines de fer,
de cuivre et d'argent de la Vallées des Aldudes
(BAIGORRY et BANCA).
Musée Archéologique
:
Exposition des collections découvertes
sur le site et synthèse de la romanisation du secteur.
La
motte féodale Kaskohandi
:
Peu visible, elle domine le site romain.
La seigneurie à St
JEAN le VIEUX :
C'st sans doute à la suite d'une participation
à la victoire de Roncevaux en 778 que tant de bas-navarrais
durent être faits infançons par les rois
de Navarre.
La liste des maisons mentionnées en 1366, selon
les archives de rois de Navarre à Pampelune, cite
de nombreux lieux qui existent encore plus de 600 ans
après.
Le Château d' IRUMBERRY,
1189 :
C'est le plus ancien : il se dresse en avant sur
son rocher.
Le plus ancien des IRUMBERRY pris part à la huitième
croisade en 1270 avec St Louis.
Son descendant Charles Michel remporta la victoire de
Châteaugay contre les américains en 1813,
victoire décisive pour l'indépendance du
CANADA.
Le Château
d'HARRIETA, XII et XIXème :
Edifié au XIIème, il était la propriété
de Othsoa de Ferriette. Au XVII, c'est le berceau de la
famille de Harrieta, des exploitants de sel. C'est dans
ce château que se réunissaient les délégués
du Pays de Cize, lors de la tenue des Juntes.
Le Château SALHA,
1368 :
Au coeur du village, il est certainement le successeur
de l'antique "Salles des Seigneurs" ou "Donapetri",
détruite au XIIème siècle par Richard
Coeur de Lion.
Le conseiller général, député
et syndic Louis Etcheverry le restaure au XIXème
siècle. Il est célèbre pour avoir
créé le journal "Escualduna"
en 1887.
Aujourd'hui, le château accueille des colonies de
vacances.
Le quartier d'Aphat Ospital
subsiste encore mais on ne compte guère que quelques
maisons alors qu'il formait autrefois une véritable
agglomération. une route la liait à Cabalce
par la Croix de Ganelon.
La Chapelle St BLAISE ou
d'APHAT OSPITAL de 1194 :
Elle appartenait à l'ordre de St Jean de Jérusalem
: portail ogival à triple voussure, oculus à
six lobes, enfeu vide à l'intérieur, à
gauche de la porte.
La chapelle réglait les destinées de Bustince
(naissances, mariages, décès. Son déclin
date de la révolution de 1789.
Aujourd'hui, elle est rachetée par un particulier.
La chapelle St JEAN BAPTISTE d'URRUTIA ou Eliza zaharra
:
Ce sanctuaire est sans doute le plus ancien de la
ville. Son état ruineux est dû aux guerres
de religion et à la révolution de 1789.
Le portail presque intact est constitué d'une ogive
inscrite dans un arc en double voussure. Construit en
grès d'Arradoy, ouvert, il laisse apparaître
2 étages dans la chapelle.
La croix Navarraise :
En face de St Pierre d'Usakoa, sur la place se
trouve une croix navarraise plantée sur 3 gradins.
Les pélerins venaient ici prier et se reposer avant
de reprendre un long et périlleux voyage vers St
Jacques de Compostelle. Le fût de la colonne supporte
la croix dont les bras sont plus larges que le tronc.
Sur une face, un Christ crucifié est sculpté,
sur l'autre, c'est une vierge à l'enfant. Deux
figures soutiennent les angles des bras et du tronc :
leur visage est enveloppé de feuilles d'acanthe,
de style renaissance.
Cette croix est un refuge protégé par toutes
les autorités civiles ou ecclésiastiques
contre toutes les attaques.
L'église paroissiale St PIERRE d'USAKOA
:
Construite sous l'égide de St Pierre-ès-liens,
elle date du XIIème siècle. Détruite
par Richard Coeur de Lion vers 1170, remaniée au
XVIIème siècle par VISCAYE. Construite en
pierre et recouverte de chaux, elle est typique des églises
basques.
St MADELEINE de BEIDEGER
ou "La RECLUSE" :
Un peu à l'écart du village, cette église
appartenait autrefois à la cure d'Ispoure. Quelques
demeures, un fronton et une bel exemple de "croix
navarraise" s'y rattachent.
Ce site a gardé un charme exceptionnel très
évocateur du pélerinage. Le cadre est complet
: le pont, la place, la croix servant de point de rassemblement
!
La maison PRIORENIA
ou la maison du Prieur :
Face à cette église, cette belle maison
navarraise, carré et sobre a dû succéder
aux anciens bâtiments de l'hôpital pour malades
qui venaient se mettre sous la protection de Ste Madeleine.
A l'origine, ce fut peut-être une maladrerie pour
tous les errants voyageurs ou pélerins atteints
de maladies contagieuses comme la lèpre, la gale...
La maison du Prieur servit de refuge à un malheureux
traqué par le Tribunal pendant la révolution
de 1789. Il y peint des fresques et l'on croit reconnaître
les figures de certains chefs révolutionnaires.
La
Commanderie d'ASSORITZ et sa chapelle Ste FOY de
CABALCE 1300 :
Cette maison hospitalière, prieuré-h^pital,
était consacrée à Ste Foy de Conques,
patronne particulière des croisés français
en Espagne (Ordre de Malte). La, durent faire halte en
particulier les Normands partis en 1013 avec Roger de
Tosny, sire de Castillon.
Thurod le Normand, à qui l'on doit probablement
la geste de Roland ou "CHANSON de ROLAND" dut
s'arrêter à cette étape où
les souvenirs de la bataille étaient restaient
toujours vivants et enjolivés par les récits
que ramenaient les combattants français de la Reconquista
(VIII-XVème)
Aujourd'hui, seul demeure le nom d'Assoritz, attaché
à une maison paysanne qui a subsisté sur
le site, près du pont de la route de Jaxu.
La Croix de GANELON (époque carolingienne) :
Ce serait le lieu où CHARLEMAGNE fit pendre le
traîte GANELON après la bataille de Roncevaux
(778) où son arrière garde fut décimée
par les Vascons.
La légende veut que ROLAND, neveu chéri
de CHARLEMAGNE, ait été trahi par GANELON.
Pour venger cette mort, CHARLEMAGNE fait dresser un pilier
pour pendre le félon.
La colonne monolithe en grès rouge sise sur les
deux marches en même pierre est surmontée
d'une croix de fer connue sous le nom de GANELON.
Située dans l'axe de la route venant de Lacarre,
entre St JEN le VIEUX et Aphat, sur la crête, ceux
qui étaient suspendus à ce gibet ne pouvaient
se soustraire à la vue des passants d'où
le caractère d'exemple résultant de cette
vision.
La Redoute de BELLE ESPONDA
:
C'est la mieux conservée et la plus remarquables
des redoutes de la Révolution et du Ier Empire
qui entouraient la place de St Jean Pied de Port.
BELLE ESPONDA oocupe l'angle Nord-Est de la croupe qui
s'élève immédiatement au sud du ruisseau
Laurhibar et de la Route Dép. reliant St
JEAN le VIEUX à St Jean Pied de Port, à
500 m au Sud-Est du Camp Romain. C'est un bel ouvrage
étoilé dont le parapet domine le fossé.
Au milieu de la face Sud, on distingue une gorge signalant
l'entrée arrière de l'ouvrage. Les sommets
des angles du parapet et ceux du contour extérieur
du fossé, joints deux à deux, dessinent
respectivement deux pentagones assez réguliers.
A l'intérieur de l'ouvrage, on distingue les emplacements
des barbettes (pièces d'artilleries) dans les angles.
Cette redoute existait au moment des guerres de l'Empire
mais il est possible qu'elle ait été édifiée
lors de la guerre franco-espagnole de 1793-1795. Il ne
semble pas qu'on y ait combattu.
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